INTERVIEW : Philippe Gandet, directeur général, Vatel Spain

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Après avoir œuvré dans les adresses des plus grands groupes, comme Swissotel ou Barceló Hotels, Philippe Gandet est depuis 2009 le directeur général de la branche espagnole de l’école Vatel. Déclarée meilleure école de management en hôtellerie et tourisme, il présente à vendom.jobs les raisons du succès de cet immense réseau international d’enseignement qui affiche un taux de réussite total de ses élèves. Grâce à son regard de grand professionnel de l’hôtellerie, il nous explique les particularités de l’enseignement à Vatel Madrid et ses liens étroits avec les principaux acteurs du secteur.

Vendom.jobs - Existe-t-il une sélection à l’entrée de l’école ? Comment s’y passent les premiers pas des élèves ?

Philippe Gandet - Une fois que l’élève a déposé sa demande sur notre site, il devra passer un entretien et réaliser un examen en ligne basé sur ses connaissances mathématiques, linguistiques et ses capacités logiques. Lors de l’entretien, nous essayons d’évaluer sa motivation et sa compréhension de sa future carrière. L’élève aspirant à entrer à Vatel doit être conscient qu’il s’engage dans un secteur magnifique mais aussi très demandeur qui, comme toutes les industries, possède ses avantages et ses inconvénients.

Une fois que sa candidature est acceptée, nous lui envoyons un dossier pratique de la vie à Madrid (comment trouver un logement, ouvrir un compte bancaire, contracter une assurance maladie, etc.) puis nous l’accueillons le jour de l’inauguration, deux jours avant la rentrée officielle.

V.J. – Les politiques d’admission sont-elles similaires dans toutes les écoles Vatel ?

Ph. G. – A peu de choses près, oui. Un élève peut d’ailleurs postuler à différentes écoles Vatel, faire les différents examens et choisir où il souhaite poursuivre son cursus. Toutefois, s’il a passé son examen dans une école, l’a réussi mais veut finalement suivre les enseignements de Madrid, nous ne lui ferons passer qu’un entretien et validerons la décision des autres écoles.

V.J. – Comment se passera la rentrée 2020 ?

Ph. G. – Si les recommandations sanitaires ne sont pas trop drastiques et nous permettent d’accueillir les élèves dans de bonnes conditions, nous ferons une rentrée normale, comme chaque année fin septembre.  Si nous ne pouvons pas accueillir tous les élèves dans une même classe, nous dispenserons l’enseignement présentiel à des groupes plus réduits pendants que les autres élèves suivront le cours en streaming. Nous en avons déjà l’expérience car, depuis mars, cours et examens ont lieu en ligne. Cela peut être à long terme un peu déstabilisant pour nos élèves car nos professions sont des métiers de proximité et rien ne remplace le contact professeur-élèves.

V.J. – Vatel est certainement l’école hôtelière possédant le plus de branches dans le monde. En quoi est-ce, de façon pratique, un plus pour vos élèves en matière de mobilité pendant leur cursus mais aussi au début de leur vie professionnelle ?

Ph. G. – En effet, avec plus de 50 écoles à travers le monde, nous présentons le plus grand réseau d’enseignement hôtelier. C’est notre grande force car nous sommes réellement internationaux. Tous nos élèves dans toutes nos écoles viennent de partout dans monde. Par exemple, ici à Madrid : 60% des élèves en bachelor espagnol sont Espagnols mais le reste vient d’ailleurs. Le bachelor anglais comprend seulement 30% d’Espagnols.

Le groupe Vatel a été sacré en 2016 meilleure école hôtelière du monde par les très prestigieux "Worldwide Hospitality Awards". Je pense que ce succès vient du fait que nous proposons un bon équilibre entre enseignements théoriques et pratiques. Nos élèves sont vite intégrés dans le monde de l’entreprise ce qui leur permet de trouver facilement du travail à la sortie de leur cursus. 97% intègrent le marché du travail dans les six mois suivant leur diplôme. Notre réseau d’entreprises à l’international est certainement le plus important et les diplômés de Vatel ont l’image de personnes travailleuses, flexibles, possédant une bonne connaissance de différentes cultures, ce qui est aussi un avantage.

V.J. – A ce titre, pourriez-vous nous parler du programme Marco Polo ?

Ph. G. – Le programme Marco Polo permet à un élève de faire sa deuxième année dans une école Vatel inscrite au programme. Nous privilégions l’accès à cette mobilité aux meilleurs élèves, ceux qui ont la maturité nécessaire pour s’adapter facilement à une autre culture. C’est une expérience extrêmement enrichissante pour les élèves.

V.J. – Pourriez-vous nous présenter votre équipe pédagogique ?

Ph. G. – Je ne m’avancerais pas trop en disant qu’il s’agit certainement de notre plus grand atout. Notre corps professoral est tout à exceptionnel car ils sont tous acteurs du secteur et pas seulement enseignants. Ils viennent donner des cours afin de partager et transmettre leur passion. D’ailleurs, l’enseignement est assez différent ici, en Espagne, de celui adopté dans d’autres pays. Dans nos écoles, à Madrid ou à Malaga, chaque professeur crée son cours en suivant le plan d’étude normé par le Groupe Vatel, qu’il doit bien sûr nous soumettre en amont. Nous les guidons évidemment pour construire leur enseignement mais, quand on connaît bien son sujet, c’est plus de la moitié du travail pédagogique qui est réalisé. Nos enseignants ont également la liberté d’inviter des intervenants extérieurs.

V.J. – Existe-t-il une intervention des Vatéliens auprès des élèves en cours de cursus ?

Ph. G. – Nous nommons pour chaque nouvel élève entrant un mentor qui sera chargé de le guider dans ses premiers temps à l’école. Mais le processus d’intégration des nouveaux élèves est très rapide. Nous organisons également, pour les aider, des séances d’intégration, des évènements sportifs et culturels... Mais l’Espagne est un pays convivial et les élèves deviennent très vite autonomes. 

V.J. – Quels sont vos effectifs par diplôme ?

Ph. G. – Nous comptons environ 250 élèves pour l’ensemble des cursus qui se divisent en 120 élèves en bachelor espagnol, 110 en bachelor anglais et le reste en master.

V.J. – Comment se passe l’intégration de vos élèves dans la vie professionnelle durant leur cursus ? Organisez-vous des évènements dédiés à l’emploi ?

Ph. G. – Nous organisons chaque année un forum pour l’emploi qui a lieu au mois de novembre. Lors de notre dernier évènement, en 2019, nous avons accueilli 38 entreprises – ce qui ne représente qu’une petite partie de notre réseau.  Toutes les grandes chaînes hôtelières espagnoles sont représentées à notre forum mais aussi beaucoup de chaînes internationales. Nos élèves ont alors la possibilité de rencontrer physiquement les responsables recrutement de ces entreprises et peuvent passer des entrevues pour trouver un stage ou un travail.

Le dernier stage que nos élèves réalisent au sein de l’école est en fait un premier pas vers l’obtention d’un contrat de travail. Ils sortent de l’école avec quasiment un an et demi de pratique professionnelle, ce qui explique le très fort degré d’accession à un emploi dans les mois qui suivent leur diplôme.

V.J. – Comment s’articule le travail des élèves avec vos partenaires réguliers du secteur de l’hôtellerie et la restauration ?

Ph. G. – Notre réseau espagnol est certainement le plus complet car nous travaillons avec toutes les compagnies en relation avec le monde de l’hôtellerie et du tourisme. Notre base de données comporte aussi toutes les grandes chaînes internationales : Marriott, Accor, Hilton, etc.  Il faut souligner qu’en première année nos élèves ne choisissent pas leur stage, nous leur trouvons. A partir de la deuxième année, ils doivent faire eux-mêmes la démarche afin de se familiariser avec la recherche, l’envoi de CV, les entretiens, … Nous leur soumettons juste une liste d’établissements qui s’agrandit chaque année car nous laissons la possibilité à nos élèves de nous soumettre des adresses où ils souhaiteraient travailler. Nous vérifions alors si l’établissement correspond à nos critères et, si oui, nous l’intégrons à notre base de données. Cette liste est donc revue chaque année et des entreprises peuvent en être retirées si nous estimons que la formation que nos élèves y ont reçue n’est pas satisfaisante. A la fin de chaque stage, les élèves nous remettent un rapport qui fait partie de la note globale de stage. Les établissements ont également à remplir un questionnaire sur l’élève stagiaire.

V.J. – Vos diplômés ne mènent pas nécessairement tous leur carrière dans les domaines de l’hôtellerie ou la restauration. Quels sont ces autres secteurs et leurs fonctions au sein de ceux-ci ?

Ph. G. – Si 97% des élèves diplômés trouvent du travail dans les six mois qui suivent leur diplôme, notre taux de réussite est de 100%. Comme dans les autres écoles, tous accèdent, durant leurs premières années, de carrière à des postes dans l’hôtellerie et le tourisme mais certains se dirigent au fur et à mesure vers d’autres secteurs. Ils ne changent pas d’industrie parce que cet environnement ne leur plaît plus mais, souvent, car ils reçoivent des offres de secteurs comme le luxe, la mode, la bijouterie, la finance… Ces industries sont, en effet, très attirées par le profil des Vatéliens car ils parlent trois à quatre langues, ils ont une présentation irréprochable et possèdent des expériences internationales.

V.J. – Avez-vous une devise ? Si oui, laquelle ?

Ph. G. – Je ne parlerais pas de devise mais, durant ma carrière d’hôtelier, je pense avoir appris principalement deux choses : la première est que quand vous dirigez des gens vous devez les écouter car il est possible d’apprendre d’eux et améliorer les choses grâce à la cohésion d’une équipe. La seconde chose est d’inculquer à nos étudiants de ne pas avoir peur. Il est normal d’avoir peur de faire des erreurs mais nous devons apprendre de nos erreurs pour un jour arriver à atteindre nos objectifs et ainsi tirer quelque chose de positif de nos échecs.

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