INTERVIEW : Guy Bertaud, directeur général du groupe Maison Pariente

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Le groupe Maisons Pariente est né, voici trois ans, du désir de Patrick Pariente – fondateur de la maison Naf Naf – afin d’explorer une conception nouvelle de l’hospitalité. Choisissant des lieux d’exception, qui sont toujours des coups de cœur, la collection les réinvente avec audace. Chaque adresse possède sa propre âme et crée chez ses hôtes l’émerveillement. L’excellence du service des Maisons Pariente ne laisse en aucun cas de côté le plaisir, l’émotion et la convivialité.

Des expériences exceptionnelles dont nous parle aujourd’hui Guy Bertaud, directeur général de la collection. Ce grand professionnel de l’hôtellerie haut de gamme a forgé son expérience au sein de sublimes adresses et groupes internationaux : le Plaza Athénée, The H Dubai, InterContinental, Shangri-La, pour n’en citer que quelques-uns. C’est à travers plusieurs continents qu’il a donc créé sa propre vision de l’hôtellerie de luxe, en dehors des sentiers battus, et qui se conjugue désormais magnifiquement avec l’esprit Maisons Pariente.

Hôtel Crillon le Brave

Vendom.jobs - Pourriez-vous présenter l’historique de Maisons Pariente ?

Guy Bertaud - Début 2010, Patrick Pariente - qui, après la vente de Naf Naf, s’est consacré à l’investissement immobilier - a acheté un terrain à Courchevel  où il a fait construire L’Apogée. L’hôtel fut ensuite donné en gestion au groupe Oetker. De là, est née sa passion pour l’hôtellerie. D’autres opportunités d’achats se sont ensuite présentées. En 2018, il reprend l’Hôtel Crillon le Brave, Relais & Châteaux 5 étoiles, situé au pied du mont Ventoux. Après avoir acquis en 2017, un hôtel à Saint-Tropez pour le rénover totalement en vue d’un positionnement 5 étoiles, l’adresse s’ouvre en 2019 sous le nom Lou Pinet. La même année est inaugurée Le Coucou à Méribel, composé de 55 chambres et suites ainsi que de deux chalets. Nous avons également un hôtel en développement qui ouvrira en 2022 dans le Marais. Il s’agit de la reprise de trois immeubles anciens. Ce sera une adresse de 62 chambres et suites ainsi qu’un important restaurant avec terrasse donnant à l’angle rue de la Verrerie et des Archives.

Hôtel Lou Pinet

V.J. Quelles en sont les valeurs ?

G. B. - Je dirai que le nom de la collection traduit parfaitement son esprit et ses valeurs. Nos adresses ont pour vocation à rester à taille humaine et à être dotées d’un service très haut de gamme. Notre motivation est d’accueillir les clients comme s’ils arrivaient dans leur maison personnelle. Ensuite, je dresserai une distinction entre hôtellerie de luxe et luxe hôtelier. Les industries du luxe partagent souvent les mêmes valeurs de produits exceptionnels, de rareté et de beaucoup de personnalisation et de service. Alors que l’hôtellerie de luxe intègre parfois de nombreux prestataires divers qui n’ont pas tous forcément les mêmes valeurs. Pour moi, Maisons Pariente partage les valeurs du monde luxe : rareté, ultra personnalisation, etc. D’ailleurs, nous avons une sorte de devise : « Nous sommes familial, mais pas familier », c’est-à-dire que nous possédons le sens de la générosité d’un accueil familial, mais avec tous les égards dus à la relation hôteliers-clients.

V.J. - Quelle est votre mission dans la collection ?

G. B. - Je suis en charge de diriger la collection en corrélation avec les directeurs généraux de chaque adresse. Mon rôle est d’organiser les aspects stratégiques et financiers. J’accompagne le groupe dans son développement. Nous regardons continuellement d’autres opportunités pour créer de nouveaux produits hôteliers. Au sein du siège, nous établissons également toutes les fonctions supports qui permettent aux directeurs et à leurs équipes de posséder une base de référence.

Hôtel Le Coucou

V.J.- Après tant d’expériences à l’international, dans de grands groupes internationaux notamment, quels aspects vous ont poussé à travailler dans un groupe familial ?

G. B. – La notion de groupe familial, qui est l’ADN du groupe Maisons Pariente, dans cette forme de générosité, d’esthétisme, mais aussi d’autres dimensions spécifiques à chaque adresse, leur unicité notamment, m’ont toujours séduit. J’aime profondément ce sens de l’hospitalité, accueillir des personnes, partager des expériences, qui est dans la lignée de la marque, mais avant tout de la famille Pariente. Ces valeurs ont évidemment pesé dans mon choix.

L’intérêt que j’ai trouvé aux grands groupes internationaux et que, par définition, nous sommes amenés à côtoyer beaucoup de cultures diverses. Etant une personne curieuse, j’ai pris beaucoup de plaisir à ce type d’échanges. D’ailleurs, je retrouve ce mélange de cultures au sein de la collection Maisons Pariente, car nous avons une clientèle internationale.

V.J. - Que souhaiteriez-vous imprimer à cette collection de votre expertise passée ?

G. B. – Les notions dont je viens de parler d’ouverture, de diversité, de partage, mais aussi d’énergie. On parle souvent de standards en hôtellerie, je n’aime pas ce terme. J’ai toujours été convaincu, au contraire, que tout était personnalisable, individualisable et que nous devions sortir des cadres. Cela a toujours été le fil conducteur de ma carrière, et est actuellement totalement cohérent avec ma mission chez Maisons Pariente. Chaque entité, chaque hôte, chaque chambre, est différent et a le droit à un traitement unique et personnel. Là, réside notre motivation. Je pense que la grande spécificité de nos établissements, en raison de leur taille réduite, est la capacité à ultra personnaliser tous les services. 

Hôtel Crillon le Brave

V.J. Quel est votre credo en matière de management ?

G. B. – Je n’en possède qu’un, qui peut paraître simple, mais est aussi trop souvent oublié : « Traite les autres tels que tu voudrais être traité toi-même ». Cette dimension se retrouve dans notre organisation où l’on tient avant tout à la relation humaine. Lors d’un recrutement, j’attache plus d’importance à l’attitude du candidat qu’à l’importance de son CV. Cette notion d’attitude est propre au monde du luxe. Etant un secteur d’activité où le client peut dépenser de très larges sommes, il s’attend à avoir ce genre d’exigence et d’attention en retour.

V.J. - Alors que l’hôtellerie haut de gamme vit encore une période en demi-teinte, est-ce que, selon vous, cette pause forcée pourrait se révéler positive ?

G. B. - J’en suis persuadé, en effet ! La période que nous vivons va même renforcer le positionnement des adresses de petite taille. La crise nous a appris qu’il ne faut pas être trop grand, qu’il faut savoir maîtriser les choses. Les hôtels de la collection Maisons Pariente entrent parfaitement dans cette perspective qui va se conforter dans le temps.

Je suis également convaincu que l’on va revenir à des valeurs fondamentalement humaines. J’entends par là, qu’un établissement qui propose une formule de check-in en ligne, où tout est impersonnel, ne correspondra plus aux désirs des clients. Par contre, nous devons faire évoluer l’accueil du client en limitant au maximum les aspects administratifs. Le temps qui ne sera pas passé avec cet aspect, certes nécessaire, mais très ingrat, sera gagner en échanges avec nos hôtes pour comprendre leurs attentes. D’ailleurs, je cherche actuellement tous les moyens pour supprimer le check-in au sens administratif et que celui-ci devienne un véritable accompagnement du client. De plus, encore beaucoup de personnes craignent les conditions sanitaires, le besoin d’un passeport spécifique, etc. Ce sont des aspects lourds dont le client de loisir à envie de se libérer. Nous venons de passer près d’une année et demie à entendre des nouvelles dramatiques, sans parler réellement du bien-être des personnes. Nous devons, nous hôteliers, nous recentrer sur ces valeurs humaines de bienveillance et d’écoute.

Hôtel Lou Pinet

V.J. - Alors qu’il est toujours difficile de se déplacer, quelle serait votre prochaine destination de rêve ?

G. B. – Elle est restée la même qu’avant la crise. Ma destination rêvée est le Bhoutan. En raison, de la sérénité, de la curiosité que m’inspire ce pays, mais aussi pour sa nature, son côté mystérieux. C’est un très petit royaume qui a osé imposer nombre de règles. Pour moi, il est fascinant qu’il soit inscrit dans l’article premier de sa constitution la notion de bonheur et qu’il est la principale définition du niveau de vie des Bhoutanais.  

www.maisonspariente.com

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