Exposition de la fondation Hermès : "Formes du transfert", 10 ans de résidences d'artistes

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Depuis 2010, la Fondation d’entreprise Hermès invite des plasticiens à créer des œuvres au sein des manufactures de la maison Hermès à l’appui de savoir-faire d’exception. Ce programme des Résidences d’artistes encourage les artistes comme les artisans à déplacer, ensemble, leurs pratiques respectives afin de faire œuvre et d’élargir les possibles de la création contemporaine. Entre la Corée, le Japon et la France, l’exposition « Formes du transfert » invite à parcourir dix années de production artistique inscrites au cœur d’une maison artisanale.

Cuir, argent, soie et cristal sont les nobles matériaux qui caractérisent les œuvres des trente-quatre artistes réunis dans ces « Formes du transfert ». Depuis 2010, tous ont fait l’expérience d’une Résidence d’artiste au sein d’une manufacture de la maison Hermès, qu’il s’agisse d’une maroquinerie, d’un atelier textile, du site de Puiforcat ou de la Cristallerie Saint-Louis. Par-delà ces quatre matériaux rarement employés dans la création contemporaine, une multiplicité de gestes et de savoir-faire ont été appréhendés par ces plasticiens grâce à l’engagement, à leurs côtés, des artisans. Chaque œuvre constitue à cet égard une création originale, issue d’une aventure humaine unique, une histoire d’échanges et de transmission, de l’ordre du “transfert” selon le commissaire de cette exposition, Gaël Charbau : “Pourquoi passer un temps aussi considérable à finaliser une forme si la raison n’est pas que ce mouvement est lié à quelque chose d’indiciblement ancré en nous ?”, questionne-t-il en écho au mécanisme d’actualisation d’un désir enfoui dans le passé.

À cet égard, le temps de conception, ponctué de tâtonnements, d’aboutissements et d’inévitables échecs, se révèle infiniment précieux : “Dans un présent que l’on dit pressé et que l’on veut efficace, poursuit-il, ce temps lent du passage des savoirs, ce temps de l’échange, ce temps du transfert prend une toute autre valeur.” Dix ans après le lancement de ce programme des Résidences d’artistes, cette exposition rétrospective permet de prendre la mesure du foisonnement créatif de ce dispositif imaginé par la Fondation d’entreprise Hermès. Ainsi, aux Magasins généraux, à Pantin, près de trente-cinq œuvres seront présentées au gré des résonances et ordonnances communes de celles-ci, proposant une vision exhaustive d’une décennie créative.

Le volet international de cette exposition en triptyque offre deux autres perspectives sur les Résidences d’artistes. Au Forum, à Tokyo (Japon), Gaël Charbau a convié trois de ces plasticiens (Atsunobu Kohira, Enzo Mianes et Chloé Quenum) et leurs parrains respectifs (Giuseppe Penone, Michel Blazy et Isabelle Cornaro) pour mettre en tension leurs œuvres et témoigner, en creux, de la complicité nouée entre chacun de ces binômes au cours du processus de résidence. Enfin, à l’Atelier Hermès, à Séoul (Corée), le commissaire a réuni sept artistes (Anastasia Douka, Sébastien Gouju, Vassilis Salpistis, Lucie Picandet, Io Burgard, Yuhsin U Chang et Bérengère Hénin) ayant abordé le savoir-faire de la maroquinerie, montrant la diversité des projets artistiques issus de cette rencontre avec le cuir. Entre Pantin, Tokyo et Séoul, trois regards complémentaires sur ces “Formes du transfert” invitent ainsi le public international à célébrer et partager dix années de production atypique.

(Photo : Olivier Severe, "De rien ne se crée rien", 2011, ©Tadzio, Fondation d'entreprise Hermès)

Source de l'article : https://cutt.ly/eIEtNy3

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